Issues d’un travail mené sur plusieurs années en collaboration avec des artisans de la région du Guerrero au Sud du Mexique, les œuvres de « Nécrocéan » ont été spécialement conçues pour l’exposition havraise. Sauvés des poubelles et des casses de Mexico, pneus, chaises, bouteilles en plastique sont minutieusement reproduits par la technique pré-hispanique de taille de pierres semi-précieuses, telles que l’onyx blanc qui domine cette nouvelle production par son aspect à la fois fantôme et lisse. Avec le mot-valise « Nécrocéan », l’artiste raconte en fait l’histoire globale que transportent ces objets de la vie quotidienne, les traditions et traces culturelles dont ils sont les héritiers, mais également le chemin effectué par les œuvres acheminées par container, de Veracruz jusqu’au port du Havre. L’exposition évoque certes l’univers de la mer comme invitation au voyage, mais aussi et surtout comme espace de transfert et de circulation des matières, des marchandises, des objets, des valeurs et des déchets, ce continent que l’on appelle parfois le continent plastique. L’exposition raconte et traverse cette question complexe de la mondialisation et de la mer comme lieu-transfert, un lieu où tout est permis et tout est contrôlé à la fois.