Si nous ne vivons plus avec la nature, nous chérissons l’idée que nous nous en faisons, un concept réplicable à l’infini qui se prête à tous les fantasmes et à tous les marchés. Pour sa deuxième exposition personnelle au Musée de la Chasse et de la Nature, Théo Mercier déploie une narration autour de l’objet en deux temps. Alors que les collections permanentes du musée rejouent la notion ambigüe de curiosités dans un accrochage théâtral, la dramaturgie de la salle temporaire plonge le visiteur dans un espace au charme biotechnologique, entre le terrain de jeu, l’animalerie et le cabinet d’étude en psychologie comportementale, pour révéler l’artificialité de notre rapport à la nature. Du sentiment de solitude au péril écologique, Théo Mercier s’intéresse à la complexe dégradation de notre relation à Drame Nature et met en scène une succession de salles d’anticipation qui se déploient à la manière d’un jardin artificiel, dans lequel le visiteur serait potentiellement le premier témoin d’une catastrophe post-naturelle imminente.