Conçue pour l’exposition « Cabinets de curiosités » , La cinquième saison reprend la forme du diorama dans une version écran-plasma qui nous rappelle étrangement que le musée et la publicité partagent des techniques de mise en scène de la réalité assez similaires. Avec cette installation, Théo Mercier ouvre ici une fenêtre météorologique qui donne à voir un paysage d’anticipation déserté par l’humain, et jonché de ses futurs restes archéologiques. Fasciné par ce moment où les objets basculent dans l’oubli ou dans l’histoire, à la poubelle ou au musée, l’artiste met en scène deux séries d’œuvres trompeuses dans ce qui ressemblerait presque au degré zéro du continent plastique. La première, « Pre-hispanic wastes », réalisée en collaboration avec des artisans issus de la région du Guerrerro au Mexique n’est autre qu’une série de répliques de déchets du quotidien en pierres semi-précieuses. Délicatement éclairés par un scenario lumineux, ces pneus, bidons, bouteilles et autres vestiges de l’hyperconsumérisme transfigurés par la pierre côtoient une seconde série de fausses tranches d’agate et de silex agrandis, « Whispering stones » . Par une inversion de valeur et d’échelle, Theo Mercier brouille les frontières d’une collection géologique particulièrement ambigüe, dans laquelle les produits de la « nature » et de la « culture » accèdent ici à une même éternité, et interrogent fatalement le destin de l’exceptionnalisme humain face au monde.