Avec Silent spring, Théo Mercier propose une vision fantasque d’une archéologie du futur. Grâce à une chorégraphie bien orchestrée de sculptures et de peintures, il aborde, à partir d’une perspective mélancolique, les préoccupations écologiques actuelles et appréhende un temps suspendu en l’absence de l’être humain. Truffée de références ancestrales, de vanités et de matériaux précieux, il associe le vrai et le faux dans des effets de trompe-l’œil devenus classiques chez lui, et confronte les procédés de la nature à un mode de vie domestiqué. Tirant son titre de l’essai révolutionnaire de Rachel Carson (1962) à l’origine d’une nouvelle conscience écologique aux États-Unis, Théo Mercier reste loin d’une dimension moralisatrice, et propose plutôt une vision romantique qui s’appuie sur la mélancolie d’une époque révolue. Tandis que Carson craignait un printemps futur où le chant des oiseaux ne serait plus entendu, Théo Mercier fantasme sur le silence que les humains laisseraient derrière eux s’ils venaient à disparaître.